Le Prix Goncourt 1920 pour Nêne
Le Prix Goncourt est souvent considéré comme le prix littéraire français le plus prestigieux. Dans le cas d’Ernest Pérochon, il lui a effectivement donné la notoriété et permit de pouvoir se consacrer entièrement à la l’écriture.
Cent mille exemplaires et 10 langues
Nêne a été vendu à cent mille exemplaires. Il a été traduit en dix langues dont en Japonais. En 1924, Jacques de Baroncelli l’adapte pour le cinéma muet. Le film est un succès en salle. Pourtant, le réalisateur a modifié la chute du roman. Pour lui, elle est trop sombre, les spectateurs ne s’attendraient pas à celle choisie par l’écrivain. Ernest Pérochon, ayant donné son accord à l’adaptation, accepta également cette modification. Mais pour lui, s’il devait la réécrire, il ne changerait pas son histoire.
Mais quelle est cette histoire ?
Nêne, comme le diminutif de Madeleine, l’héroïne. Nêne, comme le surnom donné à une marraine. Nêne, l’histoire d’une femme prise entre l’amour de deux enfants, sa position sociale et sa religion. Nêne, ou une histoire promise à un grand succès.
L’histoire se déroule dans le Bocage d’origine de l’auteur. Madeleine est dissidente.
Les dissidents sont des catholiques qui ont refusé au début du XIXe siècle le Concordat passé entre le Pape et la France. Ils appartiennent à la Petite Église et ne reconnaissent plus l’autorité du Pape. A Courlay, commune où naquît Ernest Pérochon, ces dissidents sont nombreux et les oppositions religieuses sont encore très fortes au début du XXe siècle. Madeleine en vivra l’expérience.
Au début du roman elle devient la servante de Michel Corbier, un veuf dissident également, qui a besoin de quelqu’un pour s’occuper de ses deux enfants. Elle concentre alors tout son amour sur les deux jeunes enfants et prend progressivement la place qui devrait être celle d’une marraine, voire d’une mère. Les conditions sociales dans le monde rural de cette époque ne le permettent pas et Madeleine en subit les conséquences…
Pour savoir lesquelles, la lecture de Nêne s’impose ou alors demandez-nous…
Pour en savoir plus, lire l’article sur l’Express « Les Goncourts oubliés »